Yan Pei-Ming
Naissance : 1960
à Shanghai - Chine
Vit et travaille à Dijon
Yan Pei-Ming est l’un des premiers résidents de la Villa Saint Clair .
"Je m’intéresse plus à l’humanité qu’à l’individualité. […] Et pour le signifier, je me suis mis à peindre des portraits de gens. J’ai commencé à peindre d’après modèle. Bien que je reste encore intéressé par l’aspect général, je ne veux nullement me restreindre car ce que je souhaite, c’est plus d’ouverture.[…]"
Yan-Pei Ming
"La peinture pour Yan Pei-Ming se définit comme action, et le plus souvent une action d’attaque. […] Sa façon de peindre, agressive et même violente, est spectaculaire. […]Ming a toujours réduit la couleur au noir et blanc. La peinture a été poussée à la limite même de ses possibilités d’expression. […]"
En 1988, Yan Pei-Ming est en résidence à la Villa Saint-Clair, où il réalise une série de peintures, visages anonymes, dont une œuvre in situ à la caserne Vauban, lieu désaffecté et investi dans sa totalité, par les artistes pour l’exposition de la Villa Saint-Clair.
En 1997, il participe à l’exposition Ainsi de suite 1 au Crac Occitanie , où il présente la série des 108 brigands réalisée lors de son séjour à la Villa Médicis à Rome, et il peint sur place dans une salle du centre d’art transformée pendant une courte période en atelier, le portrait des pêcheurs de Sète. […]
Il a effectué un parcours dans de nombreuses institutions et galeries et participé à d’importantes expositions internationales. Parallèlement aux portraits des 708 brigands, œuvre inspirée par L’ancien roman chinois Au bord de l’eau, conçue à Sète à la Villa Saint Clair et réalisée à Rome, à la Villa Médicis, Yan Pei-Ming a peint une série de 12 portraits de pêcheurs sétois, ainsi qu’un paysage pour l’exposition Ainsi de suite. Il est important de noter que Ming peint rapidement, que ses tableaux, le plus souvent, se donnent et se comprennent dans le rythme d’une succession d’œuvres. Nous sautons de l’un à l’autre. Dans les 708 brigands, par exemple, le nombre est affirmé comme une scansion où nous nous transportons de visage en visage. La peinture ne s’établit pas seulement au centre du cadre mais comme chez Gasiorowski ou Jean-Pierre Bertrand, elle passe entre, principe vivant.
L’homme ou la femme ordinaire, chez Pei-Ming, ont plusieurs vies. Ainsi, son père, peint à de nombreuses reprises, est tous les hommes, joue tous les rôles, sans rien faire que de s’asseoir et de poser chaque jour devant son fils. Il est l’illustre comme l’infâme. Chaque modèle se lie à d’autres pour révéler le divers, le multiple qui renvoient cependant à l’entité primordiale projetée : l’individu. Celui-ci n’est jamais convenu mais toujours matrice ou foyer. L’histoire de ces dernières années nous rappelle son importance comme creuset de l’ensemble des relations, des articulations à l’univers. L’homme se pense à nouveau acteur, non plus objet.
(O. Kaeppelin, CC Issoire, 1996)