De la friche industrielle à l’institution artistique vivante
La qualité brute que dégage ce lieu, l’ampleur de ses volumes liée à la typologie industrielle et à la mémoire de sa vocation d’origine (centre de congélation et de conservation du poisson), en font un lieu original et singulier, porteur d’une mémoire de la ville, particulièrement de son activité économique liée à la mer Méditerranée, à la pêche.
Sa transformation dans les années 1990 en lieu d’exposition dédié à l’art contemporain a été un élément fort de l’histoire culturelle de la ville de Sète et de la Région Occitanie.
Les espaces initiaux ont été modifiés pour présenter des expositions avec des natures d’œuvres très variées (installations, peintures, dessins, sculptures ou vidéos) ainsi que pour organiser des rencontres, des conférences ou des ateliers dans le cadre de la programmation culturelle qui accompagne les expositions. Ils ont été aménagés pour l’accessibilité de toutes les personnes avec la possibilité d’un accueil des publics en visite individuelle et en groupes.
Le projet architectural (1993-1997) de l’architecte Lorenzo Piqueras pour le Centre régional d’art contemporain (extrait)
"Le centre d’art était à l’origine un entrepôt de poissons congelés, situé en centre-ville au bord d’un canal.
Le projet architectural s’est attaché à transformer l’identité et le statut du bâtiment industriel privé en ceux d’un édifice public. Une extension abrite le hall d’entrée et l’administration. Des espaces d’exposition répondant aux contraintes muséographiques d’aujourd’hui ont été réalisés.
Devant le bâtiment industriel s’étendait une cour privative. Un espace “seuil”, un parvis, a été créé en ouvrant la cour à un usage muséal et à une pratique urbaine.
C’est le mouvement de l’ombre et de la lumière qui qualifie sa double appartenance et réalise l’articulation ville/bâtiment. Le matin, la façade est à l’ombre : le parvis appartient au Centre ; l’après-midi, elle réfléchit la lumière et le parvis appartient à la ville.
A l’intérieur, le projet révèle les qualités spatiales en restituant aux espaces leurs dimensions premières, rythmés par l’alternance de seuils et de dilatations. "
Lorenzo Piqueras
Visuel en triptyque : Façade du centre d’art, de gauche à droite : en 1993 avant sa réhabilitation pendant l’exposition Le Milieu du monde (photo Crac Occitanie), en 2007 à l’occasion de l’exposition On dirait le sud (photo Marc Domage) et en 2021 pendant Canal Royal - exposition de Super Loto Éditions (photo Cyril Boixel).
Toutes les photos du diaporama : Cyril Boixel.