Jacques Julien
Born: 1967
Lons le Saunier
Il vit et travaille à Paris et Montdidier
Il a suivi des études à l’École des Beaux Arts de Nîmes et à l’École des Beaux Arts de Grenoble. Il est enseignant à l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Paris la Villette.
L’artiste est un familier de Sète et de la région Languedoc-Roussillon depuis les années 1980, il fut entre autre artiste invité à séjourner et exposer en 1993 aux ateliers de recherche et de rencontre Villa Saint Clair, résidence d’artistes à Sète.
Il a ensuite participé à plusieurs expositions en Languedoc-Roussillon, invité par Ami Barak directeur du FRAC, Christine Dolbeau directrice de l’Espace Paul Boyer puis ensuite par le CRAC en 1997, 2000, 2007, 2008 pour des projets collectifs.
Deux publications de livres d’artistes lui ont été consacrées aux Édition VSC à Sète. Ses œuvres sont présentes dans la collection du FRAC Languedoc-Roussillon et ont intégré des collections publiques et privées en France et à l’étranger, musées Frac, fondations privées, etc.
Les œuvres de Jacques Julien, significatives des enjeux de la création artistique d’aujourd’hui, tentent de faire cohabiter avec humour dimension analytique et poétique.
« Une imagerie sportive implique-t-elle que l’art qui la sous-tend parle de sport ? À l’évidence, la réponse est négative si l’on considère l’œuvre de Jacques Julien. Ici, le sport est plutôt tenu à distance – ni illustration, ni métaphore, ni support d’une spéculation formelle. Mais signe d’une sorte de mélodie en creux, d’étrangeté qui résiste à sa fonction et révèle que l’art reste sans cesse à définir. En exergue à la postface qu’il écrivit à Bartleby d’Herman Melville, Gilles Deleuze reprend la phrase de Proust (Contre Sainte-Beuve) : " Les beaux livres sont écrits dans une sorte de langue étrangère ". Cette langue étrangère, chez Jacques Julien, c’est l’univers formel du sport. C’est en effet dans le sport que l’artiste est allé chercher ce modèle inédit, si étranger aux référents habituels de l’art, en outre si éloigné de ses propres pratiques.
Car il n’est pas question, chez Jacques Julien, d’aller puiser dans une quelconque passion privée de quoi alimenter sa pratique d’artiste. Bien au contraire, c’est à la qualité d’étrangeté du sport qu’il fait appel, à l’incongruité qu’induit la mise en présence de deux univers aussi dissemblables. A l’origine de l’engagement de l’artiste, il y a la peinture, ce non-dit autour duquel, depuis la fin des avants-gardes, rôdent les investigations et sur lequel viennent buter nombre de travaux. Plutôt que la question du quoi peindre, c’est la forme même de la peinture qui, à cette époque, retient julien, ses dimen-sions, la surface qu’elle retrouve comme l’objet qu’elle peut constituer. Stella puis les minimalistes, Kelly, mais aussi, quoi d’étonnant, Morellet et sa manière oblique d’aborder la géométrie, de la doté de cette même étrangeté sur laquelle repose la facétie. Un ton. Entre burlesque et autodérision (…) »
Extrait du texte de Jean-Marc Huitorel, Art press, n°255, mars 2000