Gisèle Durand-Ruiz

Naissance : 1949

à St Jean-du-Gard

L’exposition Fernand Deligny, légendes du radeau a été conçue par Sandra Alvarez de Toledo, Anaïs Masson et Martín Molina Gola, avec l’aide de Gisèle Durand-Ruiz, Jacques Lin et Marina Vidal-Naquet.

Elle est née d’une mère réfugiée espagnole et d’un père cévenol protestant. Lorsque Fernand Deligny et La Grande Cordée arrivent dans les Cévennes, en 1959, elle a dix ans. Son père, Numa Durand, est maçon ; il se lie avec Deligny et emploie les adolescents du groupe. En 1965, la famille Durand déménage à Soisy-sur-Seine, près de Paris, où Deligny a trouvé à Numa un travail de moniteur-éducateur.

Tout en poursuivant ses études secondaires, Gisèle Durand-Ruiz se rend régulièrement à la clinique de La Borde où Deligny est invité par Jean Oury et Félix Guattari à partir de 1965, et où il organise des ateliers en compagnie d’Any Durand (sœur de Gisèle), Guy et Marie-Rose Aubert.

Lorsque Deligny, de retour dans les Cévennes, à Monoblet, en 1967, décide de fonder le réseau, elle se joint au groupe. Elle vit dans le hameau de Graniers avec deux enfants autistes, Janmari et Christophe B., dont elle devient « présence proche ». Elle fabrique du pain destiné au réseau. Elle trace des cartes et partage avec Deligny la réflexion qu’il mène sur le « tracer » (il l’appelle la « gardienne des cartes »). Elle assure la liaison entre les aires de séjour et prend une part active avec Jacques Lin à la mise en place et l’aménagement du territoire du Serret. Elle pratique le dessin et la peinture de plus en plus activement, et illustre plusieurs livres de Deligny (Les enfants ont des oreilles, Singulière Ethnie, Les Détours de l’agir ou Le Moindre Geste). Elle participe à plusieurs expositions et pratique également la danse flamenca.

Après la mort de Deligny en 1996, elle partage avec Jacques Lin la responsabilité de la « Structure d’accueil non traditionnelle et expérimentale », tout en poursuivant son travail de peintre et son activité de danseuse.