Qalqalah قلقلة Plus d’une langue
Exposition
Du 7 mars au 6 septembre 2020
Commissariat : Virginie Bobin et Victorine Grataloup
Exposition collective avec Lawrence Abu Hamdan, Sophia Al Maria , Mounira Al Solh, Noureddine Ezarraf, Fehras Publishing Practices, Benoît Grimalt, Wiame Haddad, Vir Andres Hera, The institute for incongruous translation (Natascha Sadr Haghighian et Ashkan Sepahvand) avec Can Altay, Serena Lee, Scriptings #47 : Man schenkt keinen Hund, Ceel Mogami de Haas, Sara Ouhaddou, Temporary Art Platform (Works on Paper).
Intervention graphique : Montasser Drissi.
Vernissage et visite de presse le 6 mars 2020 à 18h00.
Le nom de Qalqalah قلقلة nous vient de deux nouvelles de la commissaire d’exposition et chercheuse égyptienne Sarah Rifky [1]. L’héroïne éponyme de ces fictions, Qalqalah, est artiste et linguiste et habite un futur proche recomposé par la crise financière et les révoltes populaires des années 2010. Ses méditations poétiques autour des langues, de la traduction et de leur pouvoir critique et imaginant ont accompagné nos réflexions, et ne nous ont plus quittées depuis. QALQALAH قلقلة est ainsi devenue une plateforme de recherche artistique en ligne, entre trois langues et deux alphabets – arabe, français et anglais, voici qu’elle prend la forme d’une exposition.
Le titre Qalqalah قلقلة : plus d’une langue orchestre la rencontre entre notre héroïne et une citation de Jacques Derrida. Dans Le monolinguisme de l’autre [2], le philosophe, né en 1930 en Algérie, raconte sa relation ambigüe à la langue française, prise dans les rets de l’histoire militaire et coloniale. Le livre s’ouvre sur une affirmation paradoxale : « je n’ai qu’une langue, ce n’est pas la mienne », contredisant toute définition propriétaire, figée ou univoque de la langue – qu’il s’agisse de français (comme l’exprime joliment la chercheuse Myriam Suchet, lorsqu’on met un « s » à français, il faut l’entendre comme un pluriel), d’arabe (enseigné comme « langue étrangère » dans l’Algérie coloniale et aujourd’hui deuxième langue parlée sur le territoire français dans ses déclinaisons dialectales) ou d’anglais (langue globalisée et dominante dans l’art contemporain).
[1] Sarah Rifky, « Qalqalah : le sujet du langage », traduit de l’anglais (États- Unis) in Qalqalah n°1}, ed. KADIST et Bétonsalon – Villa Vassilieff, 2015 ; puis « Qalqalah : penser l’histoire », traduit de l’anglais (États-Unis) par Yoann Gourmel in Qalqalah n°2}, ed. KADIST et Bétonsalon – Villa Vassilieff, 2016
[2] Jacques Derrida, "Le monolinguisme de l’autre", ed. Galillé, 1996
[3] Abdelfattah Kilito, Tu ne parleras pas ma langue, traduit de l’arabe (Maroc), éditions Actes Sud, 2008.
[4] In « Qalqalah, le sujet du langage », ibid
[5] Sarah Rifky, « Qalqalah : le sujet du langage », traduit de l’anglais (États- Unis) in Qalqalah n°1, ed. KADIST et Bétonsalon – Villa Vassilieff, 2015
Artistes exposés
- Lawrence Abu Hamdan
- Sophia Al Maria
- Mounira Al Solh
- Ceel Mogami de Haas
- Noureddine Ezarraf
- Fehras Publishing Practices
- Benoit Grimalt
- Wiame Haddad
- Vir Andres Hera
- Serena Lee
- Sara Ouhaddou
- Scriptings #47 : Man schenkt keinen Hund
- TEMPORARY. ART. PLATFORM (TAP)
- The institute for incongruous translation