Open Frame II

Exhibition

From 22 April to 12 June 2011

Curator: Joerg Bader et Noëlle Tissier (commissaire associée)

Le second volet de l’exposition Ainsi de Suite, Open Frame présentera de nouveaux artistes et de nouvelles œuvres, toujours avec comme thème l’enfermement.

À propos des œuvres exposées
Luc Andié 52 - Open Frame II - 2011

Luc Andrié, Série L’homme blanc n’a plus de peau, 2009 (50), 2009 (52), acrylique sur toile, 165 x 110 cm, courtesy Galerie Alain Gutharc, Paris.

Taysir Batniji

Taysir, Batnjii, Watchtowers, 2008, 26 photographies N & B, 50 x 40 cm.

"L’idée de réaliser ce projet m’est venue lors de la rétrospective du travail de Bernd et Hilla Becher au Centre Pompidou en 2004-2005. La ressemblance, formelle, entre les châteaux d’eau en particulier et les miradors israéliens qui envahissent le territoire palestinien m’a frappée. C’est pourquoi j’ai décidé de répertorier ces architectures de guerre "à la manière" des Becher. Comme le couple d’artistes allemands qui a, dès la fin des années 1950, essayé de documenter le patrimoine post-industriel en Europe, j’ai tenté d’établir une typologie des miradors en Palestine (en Cisjordanie). J’ai voulu créer l’illusion, une sorte de "Cheval de Troie", que le spectateur qui se trouve face à ces photos pense en connaître les auteurs. Mais, en regardant de plus près, on s’aperçoit vite qu’il ne s’agit pas là de la technique poussée des photographes allemands ni bien sûr de châteaux d’eau. Les conditions particulièrement périlleuses des prises de vue en question, effectuées par un photographe palestinien délégué(né à Gaza, je ne suis pas autorisé à me rendre en Cisjordanie), sont visibles : flous, bougés, cadrages maladroits, lumière imparfaite… Pas moyen, sur ce terrain, d’installer le lourd matériel des Becher, de patienter plusieurs jours avant de trouver la lumière idéale, de prendre le temps de la pose. Pas d’esthétisation possible. Pas moyen d’envisager ces constructions militaires fonctionnelles comme des sculptures ou encore comme un patrimoine."
Taysir Batniji

Laurence Bonvin, Série On the Edge of Paradise, 2005-2006, 55 x 66 cm. Crédit photo Laurence BONVIN.

Cette série de 10 photographies, tirée d’une série plus large du même titre, documente le phénomène des gated communities de la banlieue d’Istanbul. Importé des U.S.A et aujourd’hui globalisé, présent en périphérie de toutes les grandes métropoles, ces résidences sont vendues comme des lieux idylliques offrant tous les services attendus.
Les images de Laurence Bonvin font, elles, le constat d’espaces clos sécurisés, au mode de vie normé et à l’architecture standardisée, où la mixité sociale n’a pas sa place. L’individu lui-même semble comme le figurant d’un film dans ce décor aseptisé et artificiel. La présence incongrue et révélatrice d’un coucou suisse dans un de ces intérieurs stambouliotes nous laisse deviner à quel idéal aspirent les habitants - ordre, propreté, sécurité, richesse - très loin de la réalité grouillante et pluriethnique de la ville d’Istanbul.

Mohamed Bourouissa, Temps mort 009, 18’, Courtesy de l’artiste et de la galerie Kamel Mennour à Paris.

Il sagit dune correspondance entre deux individus, l’un est enfermé et lautre est en prison. Tout le film se construit sur cet échange de texte (sms), dimages et de paroles. Le film commence par la mise en place du processus filmique (d’ une certaine manière, le début film raconte la réalisation de l`objet filmique) pour devenir petit à petit un film qui questionne les notions de liberté et d’ enfermement.

Au départ du projet, je voulais rendre compte de cette vie carcérale par le biais du téléphone portable. Que nous reste-t-il quand on nous prive de la plupart de nos libertés ? Quelles sont les choses essentielles qu’il nous reste et qui font que nous pouvons garder notre dignité d’homme, comme écouter de la musique, regarder le paysage ou la télévision, prier, espérer… Mais très vite après avoir reçu des séquences vidéos, je me suis rendu compte que le vrai sujet du film était cette relation entre cette vie carcérale et cette vie à l’extérieur et c’est grâce à cette confiance qu’il a fallu créer à deux que j’ai pris le parti de construire un projet se basant sur des échanges d’expériences et de sensations.

Les deux photographies à l’entrée de l’exposition, qui sont reproduites sur les deux cartons d’invitation, sortent du cadre « Style documentaire ». La photographie de Nicola Pitaro est une photographie de presse, parue dans le quotidien zurichois Tages-Anzeiger. Elle représente une cellule pour immigré clandestin à l’aéroport de Zurich. Le caractère aseptisé de la cellule fait virer la photographie vers la fiction. Dans un dispositif presque inversé, la photographie de James Casebere est celle de la maquette d’une cellule réalisée par l’artiste. Ces deux photographies s’entretiennent un rapport dialectique. Dire le vrai par le faux est une des stratégies du réalisme contemporain.

James Casebere, Cell with toilet, 1993, courtesy de l’artiste et Lisson Gallery, Londres.

La photographie est celle de la maquette d’une cellule réalisée en 1993 par l’artiste, James Casebere.

Kurt Caviezel, « Global affairs 1 », 2011, WebCamStillMovie, 18’45’’, courtesy de l’artiste.

Kurt Caviezel, « Pairs », 2011, WebCamStillMovie, 8’14’’, courtesy de l’artiste.

L’artiste Kurt Caviezel photographie le monde au moyen de webcams libre d’accès sur internet. "Les webcams sont les reporters d’aujourd’hui, intégrés dans le cours des choses, et qui parlent de tout."

Retour en terre Mapuche

Christophe Coello, Retour en Terre Mapuche, 2003, 81’.

Synopsis : Dix ans après avoir tourné dans le sud du Chili un documentaire sur la résistance des communautés indigènes mapuches, les réalisateurs sont repartis à la rencontre des protagonistes de leur premier film. Harcelés par la police, persécutés par la justice ou longuement emprisonnés, ces femmes et ces hommes sont engagés dans une bataille décisive contre les multinationales du bois, énergétiques ou minières implantées au cœur de leur territoire. Les indiens Mapuche réclament leurs terres et le droit de vivre comme ils l’entendent, les multinationales bénéficient du droit d’exploiter toujours plus les sols, sous-sols, mer, rivières… En s’arrêtant sur la trajectoire de ces personnages, "Retour en terre Mapuche" propose à la fois un témoignage sur l’engagement et d’une certaine manière un éclairage sur la fabrication médiatique et judiciaire d’une figure très contemporaine : celle de l’ennemi intérieur, qualifié au besoin de terroriste dès lors qu’il s’oppose à la « raison » économique et aux intérêts des grandes compagnies privées.

Christophe Coello est spécialisé dans le film-documentaire. Avec son confrère Stéphane Goxe, il co-signe Chili, dans l’ombre du jaguar en 1998, sur la résistance populaire chilienne, puis Tu n’est pas mort avec toi un an plus tard, qui donne la parole à des fils et filles de disparus, d’exilés ou de prisonniers politiques. En 2003, il co-réalise avec Stéphane Goxe et Pierre Carles le documentaire Attention danger travail, réflexion sur la place du travail dans la société. Copyright © Allociné 2008.

Stephen Dean, Grand Prix, 2006, vidéo couleur, 7’30".

«Difficile d’expliquer par quel prodige Stephen Dean réussit à parler aussi bien de peinture par le biais de son travail vidéo. Comme dans l’ensemble de sa démarche, il place la couleur au centre de ses préoccupations, construisant son langage à partir d’éléments puisés dans le réel mais côtoyant l’abstraction par le rendu et le travail de la matière filmique.»
Jean-Marc Huitorel

Anne Deleporte - Tuna tune - 2009

Anne Deleporte, Tuna tune, 2009.
Dans sa vidéo Tuna tune de 2009, réalisée à Tokyo au Tsukiji Market, Anne Deleporte transforme en sculpture, puis en peinture, pour culminer en opéra, le rituel des enchères du thon. Le rythme des images transporte le spectateur dans un monde de rebus énigmatiques.

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Vue de l’exposition « Open Frame II », Crac Occitanie à Sète, 2011. Armin Linke, « Ski Dome, Tokyo », 1998, 350 x 750 cm. Photo : Marc Domage.

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Vue de l’exposition « Open Frame II », Crac Occitanie à Sète, 2011. En bas et de gauche à droite, Jean-Yves Gargadennec, Série « Rostros + Manos », 2008-2010, « Trinidad Gallego », « Marcos Ana », « Sebastiá Piera », « Marcos Ana ». En haut, série « Carabanchel », « CARA 4 ». Photo : Marc Domage.

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Vue de l’exposition « Open Frame II », Crac Occitanie à Sète, 2011. Philippe Durand, « Rejas #02 », 2005, photographie argentique, 125 x 170 cm, courtesy Galerie Laurent Godin. Photo : Marc Domage.

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Vue de l’exposition « Open Frame II », Crac Occitanie à Sète, 2011. Philippe Durand, « Rejas #01 », 2005, photographie argentique, 125 x 170 cm, courtesy Galerie Laurent Godin. Photo : Marc Domage.

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Vue de l’exposition « Open Frame II », Crac Occitanie à Sète, 2011. Santu Mofokeng, « Robben Island », 2002, triptyque photographique, 100 x 150 cm chacune, courtesy Carlier-Gebeauer, Berlin. Photo : Marc Domage.

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Vue de l’exposition « Open Frame II », Crac Occitanie à Sète, 2011. François Michel, « Patients anonymes du TBS », 1997, extraits vidéo. Photo : Marc Domage.

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Vue de l’exposition « Open Frame II », Crac Occitanie à Sète, 2011. Sur le mur de gauche, Meïr Wigoder, « Vigilance and delay : The Israeli-Palestinian Separation-Wall Project », 2001-2005, 10 photographies, courtesy Centre de la Photographie, Genève. Sur le mur de droite,Luc Andrié, « L’homme blanc n’a plus de peau, n°50 », acrylique sur toile, courtesy Galerie Alain Gutharc. Photo : Marc Domage.

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Vue de l’exposition « Open Frame II » le soir du vernissage, Crac Occitanie à Sète, 2011. Jules Spinatsch, « Concrete Island », 2006-2011, projection. Photo : Marc Domage.

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Vue de l’exposition « Open Frame II », Crac Occitanie à Sète, 2011. Kurt Caviezel, « Global affairs 1 (extended) », 2011, vidéo, courtesy de l’artiste. Photo : Marc Domage.