Fabrice Hyber
Born: 1961
Luçon (France)
Il vit et travaille à Paris
L’inversion est au cœur de la pensée visuelle de Fabrice Hyber. En 1987, l’artiste se photographie dans son atelier accroché par un pied, reprenant la figure du « Pendu », symbole dans le Tarot du monde à l’envers, dans lequel paradoxalement les entraves et les obstacles ouvrent sur une circulation autre des énergies. Sous l’image, il écrit : « C’est le moment de se préparer à de nouvelles expériences. ». Cette pensée de l’inversion passe par une pratique assidue du dessin (chez Hyber, la réalité se conforme à ses dessins) mais aussi, plus globalement, du moulage.
« Mouler les choses à l’envers. […] C’est comme mouler le corps qui moule son vide. Il y a l’envers et l’endroit, en même temps, l’intérieur et l’extérieur, les deux à la fois…Les enfants moulent les parents ». Passeur et opérateur d’un véritable Gai savoir contemporain, aux confins de la médecine, de la science et du langage, Fabrice Hyber élabore une pensée ouverte et jubilatoire (« Rire dilate les orifices ») généalogiquement inscrite dans l’orbite du « Fais ce que tu voudras » de l’abbaye de Thélème.
Consultant pour Séphora (chaîne de magasins de parfumerie et cosmétiques), Fabrice Hybert, après Marcel Broodthaers est l’un des premiers artistes à avoir intégré la notion d’entreprise dans sa démarche artistique, c’est ainsi qu’il a acheté en Turquie, 200 jarres de différentes époques qu’il propose au public pour une valeur de trois mille francs pièce.