Voix off
Exposition
Du 16 octobre au 31 décembre 2005
Commissariat : Noëlle Tissier
L’exposition Voix off rassemble des œuvres de six artistes qui interrogent par leur pratique l’élargissement de la notion de langage. Du trouble que pose son interprétation, ses combinaisons, sa traduction, son absence parfois, leurs différences d’appréhension témoignent d’une vision du monde, d’une certaine façon de penser la société dans laquelle nous vivons. De l’écrit à l’énoncé : chanté, parlé, écrit, signé… au langage sensible des images, de l’origine du Mythe en passant par sa construction, déconstruction, reconstruction, de l’art comme langage à part entière.
« L’autre langue est celle que l’on parle d’un lieu politiquement et idéologiquement inhabitable : lieux de l’interstice, du bord, de l’écharpe, du boitement : lieu cavalier puisqu’il traverse, chevauche, panoramise et offense. »
Roland Barthes
Dans l’exposition Voix off, Juan Manuel Echavarria présente la série vidéo Bocas de ceniza (Bouches de cendre) de 2003. En 1996, Juan Manuel Echavarría se détourne de la plume et de la solitude de l’écrivain, après 20 ans de pratique. Il s’empare du langage de l’image photographique et vidéographique afin de transmettre une autre parole sur la violence qui règne dans son pays, la Colombie, depuis plus de 50 ans.Dans la série Bocas de ceniza, des hommes et des femmes afro-colombiens, témoins et survivants de massacres survenus dans les départements de Choc et de Magdalena, en Colombie, racontent leur histoire en chantant à cappella des chansons qu’ils ont composées. Le chant, comme mode d’expression et exutoire à la violence de la guerre civile, s’est imposé d’autant plus naturellement aux paysans des côtes colombiennes qu’ils sont des sans-voix ni vote. Écrire et chanter leur douleur est une véritable catharsis. Juan Manuel Echavarría découvre cette pratique au contact de Dorismel Hernandei, un des "Deux frères", qui chante une chanson dans laquelle il remercie dieu de l’avoir sauvé du massacre de Magdalena. À la recherche d’autres témoignages chantés à filmer, Juan Manuel Echavarría découvre les chanteurs du village de Bojayà après le massacre du 2 mai 2002. 119 personnes, dont 45 enfants, ont été tués dans le bombardement de l’église où ils s’étaient réfugiés pour se protéger des affrontements armés entre les FARC et les groupes paramilitaires.
La poésie des chants réussit à transfigurer la violence et la haine. Ces personnes retrouvent une dignité que la guerre leur avait arrachée. Une très grande humanité se dégage de ces êtres qui témoignent de in h u man ité.Aucun décor, pas d’artifice : les visages se détachent sur un fond blanc. L’important réside dans le vrai : les voix, les paroles, les yeux, reflets des horreurs vécues. Les larmes sans retenue, les tremblements du visage, le regard qui a vu l’innommable et l’impensable, parlent d’eux-mêmes.L’art de Juan Manuel Echavarría vise à susciter une prise de conscience, à transcender la violence généralisée de la société colombienne. La question de la représentation de cette violence est le pivot autour duquel se construit son travail. L’ensemble de son œuvre revêt une dimension poétique et esthétique qui va à l’encontre du sensationnalisme des médias dans leur traitement des massacres, des kidnappings et des flux de réfugiés. Les chants de Bocas de ceniza, la véhémence de leur beauté et vérité, sont apparus à Juan Manuel Echavarría, en écho à sa quête artistique, comme un antidote à la barbarie.Dans Bocas de ceniza, Juan Manuel Echavarría fait passer l’écriture à l’image par le chant. Il détourne une forme médiatique du traitement de la mort à grande échelle : le témoignage à l’écran. Ici, le floutage des visages ou le cache sur les yeux n’est pas de mise, la profondeur des regards est inévitable. A la fin de chaque chant, alors que la personne s’est tue, apparaissent à l’écran les précisions écrites d’identité du témoin, de temps et de lieu. Les mots écrits, ritournelle implacable et sans détours, ancrent toujours plus le témoignage dans le réel : "Rafael Moreno témoin des déplacements du fleuve Atrato (Chocé, Colombie) chante cette chanson composée par lui-même ; Luzmyla l’alacio chante cette chanson composée par elle-même après avoir été déplacée de Jurad6 (Chocé, Colombie) ; Domingo Mena témoin du massacre de Bojayà (Chocé, Colombie) chante cette chanson composée par lui-même ; Vicente Mosquera témoin du massacre de Bojayà (Chocé, Colombie) chante cette chanson composée par lui- même ; Noel Gutiérrez, témoin du massacre de Bojayà (Chocé, Colombie) chante cette chanson composée par lui-même ; Nacer et Dorismel Hernandez, survivants du massacre de Magdalena, Colombie, chantent cette chanson composée par eux-mêmes",Derrière cette réalité générale à tous les témoins, Juan Manuel Echavarría montre des visages et des êtres, dont la parole est singulière et s’éclaire différemment les uns par rapport aux autres.A limage des chants, le titre Bocas de ceniza est une métaphore poétique de la violence. Bouches de cendre est le nom donné, par les conquistadors espagnols, à l’embouchure de la rivière Magdalena, le jour de sa découverte, le mercredi des Cendres dans le calendrier catholique. Funeste augure pour ce fleuve long de plus de 1550 kilomètres qui, depuis 50 ans, charrie des milliers de corps jetés aux oubliettes de l’Histoire.
Vasco Araùjo, Bocas de Ceniza / Bouches de cendres
2003–2004 - Durée :18:15 min
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Far de Donna, (2005) : cette expression idiomatique italienne signifie "jouer la femme", au sens de prendre les attitudes, attributs ou mimiques féminines. La vidéo de Vasco Araùjo est basée sur l’histoire d’un fils qui découvre sa voix de contre-ut le jour où sa mère devient muette. Le contenu profond de la pièce est une version de l’Œdipe dans laquelle le fils intègre la voix de sa mère en lui. Le don de la voix entraîne une perte, la mère devient muette tandis que l’identité du fils est altérée. En quelque sorte, la coupure ne s’est pas faite et le lien ténu entre la mère et le fils, le "cordon ombilical", est remplacé symboliquement par les cordes vocales.
Ici, une femme parle avec le langage des mains : la mère dit son amour pour son fils et combien celui-ci s’est construit en elle quand elle le portait. On assiste à une leçon de chant où le jeune homme en question travaille sa voix et notamment les vibrations aériennes dans le "masque". Ce mot désigne pour le chanteur la partie supérieure du nez. La dichotomie entre le corps masculin et la voix qu’il produit déstabilise. On a peine à croire ce que l’on voit et ce que l’on entend, le son d’une voix de femme émis par un corps d’homme.Nous assistons en quelque sorte à une renaissance une personne apparaît devant nous, elle émerge dans la voix.
Personne : le son qui sort, c’est aussi une des étymologies de "persona", qui désigne dans le théâtre grec à la fois l’objet masque et le personnage que celui-ci représente. L’acteur revêtant le masque-persona, en fait un porte voix (une fonction pratique de l’objet de pierre fait pour propulser la voix vers l’auditoire). La personne s’incarne.
The Girl of The Golden West est basé sur l’opéra de Giacomo Puccini, La Fancitilla del West, qui est l’histoire d’un triangle amoureux entre une jeune femme, un shérif et un bandit mexicain. Ces deux hommes sont amoureux de la même jeune femme à laquelle ils manifestent leur affection de manière différente. Leurs relations reflètent les conditions sociales de l’époque et les abus inhérents aux processus de domination. Le contexte est la Californie à l’époque de l’invasion du territoire mexicain par les Américains. Vasco Araùjo, en résidence à Houston, propose à une femme noire texane de classe moyenne, de commenter le film et l’opéra du point de vue des droits de l’homme. Vêtue à la manière des femmes noires au XIXème siècle au Texas (fichu blanc noué sur la tête et robe blanche), elle évoque à partir de son expérience et de l’histoire de chaque personnage, ce qui est juste et ce qui est injuste. Les questions de la loi et des règles émergent : une loi commune certes, mais des règles variables liées aux conditions sociales et au contexte politique de l’époque.
Vasco Araùjo, Far de Donna, 2005 - Projection film vidéo
Textes : Maria da Graça Queiros - Characters : Pedro Cardoso, Lucia Lemos, Alexandra Torrens. Durée :10’ 45’’
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Vasco Araùjo, The Girl of The Golden West - Projection vidéo
Vidéo - Durée : 18’ 28" en boucle - Actrice : Esther Kyle
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Bricoler l’incurable, titre générique donné par Mohamed el Baz à son œuvre, est apparu lors de l’exposition Le milieu du monde en 1993 à Sète (exposition préfigurant le CRAC).
"Mon travail consiste à agencer cet incurable (…), Malgré notre volonté d’agir sur le monde, nous ne faisons en fait que bricoler".
Mohamed el Baz
Chaque installation, objet, image, texte sonore, performance et livre d’artiste est conçu comme un détail de l’ensemble. Mohamed el Baz confronte les gestes du quotidien, les marchandises et leurs circulations, le réseau d’informations TV, les journaux, etc.À chaque fois, le public est amené à explorer les pistes visuelles (vidéos, photos, dessins muraux) et textuelles (extraits de journaux, mots peints…) qui lui sont offertes.
Bricoler l’incurable. Détails Niquer la mort / Love suprême est une œuvre in progress. Sans cesse réinventée, elle continue à se développer à l’occasion de chaque nouvelle exposition par l’apport de nouvelles productions. Sète est une étape importante entre Hérouville-Saint-Clair, Düsseldorf, Londres, Paris, Roubaix, Dubaï et bientôt Las Palmas, Stockholm, Tokyo et Johannesburg.
En partant de l’idée du stand de tir, dans la première salle, un espace se construit autour d’une grande carte du monde stylisé. Des impacts de peinture dessinent, pointent des sites géographiques précis. C’est alors une grande peinture où le monde se révèle sous les coups subjectifs du tireur. L’envers du décor révèle une structure de type palissade de chantier brute, solide et en même temps fragile. Invisible côté endroit, elle pourrait être l’espace même du chantier à construire, du possible.Une grande table, structure minimale en bois, située dans l’axe de l’entrée et dans un rapport frontal avec la carte, nous accueille. Une série de portraits anonymes dont les regards semblent s’abstraire, en recouvre la surface. Ils nous invitent à un moment de recueillement. Sur cet ensemble, six écrans plats diffusent des vidéos en boucle.
Dans l’une d’elles, Niquer la mort / Love suprême : une voix-off raconte, et en léger différé sur l’écran, le texte s’inscrit. Cette table est conçue comme un établi, table de dissection, lieu où les fragments s’assemblent, où tous les éléments sont laissés apparents. C’est une sorte de machine autonome qui engendre sur un mode intime, mélancolique sa propre respiration. En toile de fond, derrière cette table, une série d’images est collée directement sur le mur telles des affiches : face à face interrogatif, voire brutal, intense, entre ce qui appartient au domaine public dans son universalité, sa démesure, et le monde intime avec ses préoccupations existentielles. Empreintes simultanément de légèreté, d’insouciance et de gravité, ces images nous renvoient à notre propre individualité et à toutes les contradictions qui l’accompagnent.
Une série de dessins réalisés à la palette graphique est insérée dans un wall painting représentant des mains entrecroisées. Le trait est hésitant, volontairement le dessin évoque un espace de liberté, de réinterprétation de la réalité. Le geste est conditionné par la machine. Il rend tangible notre émotion, perception de la fragilité de l’être. Une vidéo s’inscrit sur ce mur de dessin, elle est chaque fois choisie en fonction du contexte : ici, des dizaines et des dizaines d’adresses mail défilent en animation. II n’y a pas vraiment de choix, ce sont simplement des gens qui lui écrivent. Un espace est ici investi comme une continuité de la liberté offerte par le livre in progress. Les images suspendues dans l’espace ont été choisies pour leur caractère emblématique : une série de situations extraites des quotidiens. Les tètes s’enflamment masquant des visages célèbres ou anonymes. Au fur et à mesure des installations, Mohamed el Baz produit un journal de bord d’événements publics. La violence supposée de la mise à feu laisse place alors à des souvenirs, à des remontées de mémoire et des tentatives de reconstituer quelques bribes de notre histoire.Dans cette installation, le parti pris de l’artiste est de faire cohabiter des personnages proches de lui à cette machine qui respire au rythme du monde. "J’ai toujours été intéressé par la figure du témoin. Ce projet est autant un espace à vivre que simplement un espace à voir. Les connexions s’opèrent, les multiples couches se révèlent sous nos yeux et toujours une part du travail reste à accomplir…"
Tout est possible ou les maladies de l’expérience intérieure
Tout est possible est le titre d’une installation vidéo de Laurent Grasso qui mène le jeu de nos névroses en toute quiétude, s’appuyant sur notre capacité d’abstraction. L’“écrin” livré aux spectateurs se veut feutré, l’obscurité est rendue par des murs bleus gris alors qu’un écran miroite légèrement dans la nuit. Ce dispositif accueille un cinéma aux effets hypnotiques et planants, de “voyant” pourrait-on dire. Mais attention, en réponse à la jouissance facile propre à la société actuelle, tout autant qu’a l’imagination de la science et des technologies Laurent Grasso nous plonge dans un paradis beaucoup plus glauque, peuplé de fantômes et de démons, de complots et de manipulations intempestives. Filmé de dos, un homme marche tranquillement dans la rue, tandis qu’une voix off, la sienne, raconte. Le discours est confus, teinté de souffrance, d’angoisse et de paranoïa. Autant de termes qui déterminent à la fois une altération de l’image et une rupture du temps. Loin du spectaculaire, le trait dominant relève de l’isolement et de l’expérience intérieure. Mise en scène et effets filmiques matérialisent cette réalité qui colle à l’univers mental de l’individu en proie à ses fantasmes. Notre univers est gouverné par des fictions, nous rappelle-t-on souvent. Quoi de plus “normal” donc, que l’amalgame, les télescopages de données et d’identité alimentent un imaginaire pris pour le réel.
L’exploitation des temps morts de la banalité quotidienne appuyée par l’usage du ralenti et du travelling, d’une mise au point parfois floue, se fait ainsi l’écho des errances paranoïaques de ce quidam, anonyme. La distorsion du temps et de l’espace propre à l’intériorité met en crise la vérité au même titre que les incohérences du discours. La caméra, dans un va-et-vient indécis, circule dans un espace quelconque vide, alors que simultanément elle crée une dimension transcendantale par l’utilisation quasi constante d’un cadrage en plongée et contre-plongée. Dans cette profondeur sans fond, le corps se perd, se dissout, au profit d’une situation purement visuelle et optique. Le sujet est mis en cause par sa disparition même. Entre le visible et l’invisible, l’ascension et la chute, le dedans et le dehors, le rationnel et l’irrationnel, cette perception du monde apparaît bien étrange. Comme le manifeste cet homme hanté par ses pensées, errant au gré du vent à l’image des feuilles mortes filmées au début de la vidéo, si l’altération vient de l’étranger, le corps, lui, n’a pas de frontière. Le poids du réel semble finalement ici ne laisser place qu’à une voix sans parole sorte de cri sourd, que l’artiste métaphorise comme pour ressusciter dans les signes.
"Quand je m’inspire de quelque chose et même décide de la structure d’une future pièce, je reste ignorante de ce qu’elle va devenir, de l’impact émotionnel et visuel qu’elle aura. Je la laisse s’auto-construire avec mon assistance. Et à un certain point, le plus important est de me retenir d’imposer ma volonté à quelque chose qui fonctionne déjà avec sa propre logique (…). Le vrai drame naît de plusieurs ingrédients non dramatiques. Si dans la narration il n’y a pas de développement dramatique, pas de crise paroxystique, cela nous donne la possibilité de chercher ailleurs, dans le mouvement, la vitesse, la couleur, le son."
Nora Martirosyan
Nora Martirosyan, Aragats,
super 8/vidéo (15 minutes)
De toutes les fenêtres nous voyons la montagne Ararat. Image parfaite, elle est le symbole biblique de toute l’Arménie. Du mont Aragats, on voit Ararat. Nora Martirosyan engage à travers le médium vidéo un dialogue entre Aragats, image de substitution imparfaite par le fait même de son statut, et Ararat, image au contraire chargée de son histoire et de sa symbolique qui la lie à cette idée de “perfection".
Où sommes nous ? Est-ce réel ? Que se passe-t-il ? Presque rien, à vrai dire, rien de réellement narratif. L’image nous immerge dans cette nature quasi sublimée. Les montagnes ne sont pas le décor de l’image mais constituent l’évènement. Filmée en super 8, puis retravaillée en vidéo, l’œuvre de Nora Martirosyan tente de lier l’imperfection du film avec l’excellence qu’offrent les images numériques. (…)
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Ariane Michel est une artiste qui travaille principalement avec l’outil vidéo.
Elle réalise des fictions poétiques dans lesquelles les animaux sont souvent les acteurs principaux. L’exposition Voix off présente deux œuvres d’Ariane Michel :
Rêve de cheval (2004) et Sur la terre (2005), deux micro-fictions oniriques qui mettent en scène l’une des chevaux, l’autre des morses. Elles constituent un moment d’échange entre des bêtes, auquel l’homme reste en partie étranger.
Le premier plan de Sur la terre s’ouvre sur un paysage uniforme gris-bleu : le ciel et l’étendue d’eau dans laquelle il se reflète ne font qu’un. Une légère ondée ride la surface de l’eau, dont on entend le bruissement. Après un fondu au noir, apparaît le rivage dénudé d’un pays froid.
Il se dégage de ce paradis perdu au milieu de nulle part, de ce calme apparent, de cette luminosité entre-deux, une atmosphère d’étrange irréalité et d’intemporalité.
Un grognement, un ronflement se fait entendre.
Ce que nous prenions au départ pour des pierres dans le paysage s’avère être des morses impassibles vautrés sur le sol, semblables à des animaux préhistoriques.
Les plans successifs, plus ou moins rapprochés, sur les morses suscitent un enchaînement d’interrogations. L’immobilité des images et des corps peu à peu devient suspecte et une tension s’installe.
Une ondée, plus large que les autres, semble alors traverser la mer et un son semblable à un écho métallique monte.
Un bateau apparaît entre deux rochers. Les morses, perturbés, semblent s’animer, communiquer entre eux. La proue du bateau qui fend l’eau provoque des remous. Puis, le bateau s’éloigne, les morses retournent à leur état premier. Le ciel retrouve sa tonalité grise, l’eau redevient calme. Ne reste plus que le bruit de la
nature : le bruissement de l’eau et le ronflement des morses. Le film se termine sur le même plan de paysage que celui du début, c’est-à-dire, depuis la terre sur la mer.
Sur la terre, tourné sur les côtes quasi-vierges du Groënland, fait allusion au moment d’une rencontre entre des animaux et l’homme. Ariane Michel s’est immiscée au plus près des animaux, se faufilant au milieu de la mission scientifique et posant sa caméra au sol un peu comme un caillou. Malgré le caractère réaliste de la vidéo auquel renvoient de légères oscillations de l’image en plan fixe et le naturel des animaux dans le paysage, Sur la terre nous transporte dans un temps mythologique, un moment d’éternité, à peine troublé par le
passage du bateau, dont l’homme ne saura jamais quel réel effet il a eu. Le mythe est peut-être le seul vrai terrain sur lequel l’homme et l’animal peuvent se rencontrer.
Vue de l’exposition « Voix off », 2005, Crac Languedoc-Roussillon, Sète. Mohamed El Baz, « Bricoler l’incurable », 2005. Photo : Olivier Maynard.
Vue de l’exposition « Voix off », 2005, Crac Languedoc-Roussillon, Sète. Laurent Grasso, « Tout est possible », 2002, dispositif filmique, vidéo, 6 minutes. Photo : Olivier Maynard.
Vue de l’exposition « Voix off », 2005, Crac Languedoc-Roussillon, Sète. Mohamed El Baz, « Bricoler l’incurable », 2005. Photo : Olivier Maynard.
Vue de l’exposition « Voix off », 2005, Crac Languedoc-Roussillon, Sète. Vasco Araujo, « Far de Donna », 2005, vidéo, 10 minutes 45 secondes. Photo : Olivier Maynard.
Vue de l’exposition « Voix off », 2005, Crac Languedoc-Roussillon, Sète. Nora Martirosyan, « Les interviews », 2003, vidéo, 14 minutes. Photo : Olivier Maynard.
Vue de l’exposition « Voix off », 2005, Crac Languedoc-Roussillon, Sète. Juan-Manuel Echavarría, « Bocas de ceniza/Mouths of Ash », 2000, vidéo, 16 minutes. Photo : Olivier Maynard.
Vue de l’exposition « Voix off », 2005, Crac Languedoc-Roussillon, Sète. Mohamed El Baz, « Niquer la mort/Love supême », 2005. Photo : Olivier Maynard.
Vue de l’exposition « Voix off », 2005, Crac Languedoc-Roussillon, Sète. Mohamed El Baz, « Niquer la mort/Love supême », 2005. Photo : Olivier Maynard.
Vue de l’exposition « Voix off », 2005, Crac Languedoc-Roussillon, Sète. Vasco Araujo, « Far de Donna », 2005, vidéo, 10 minutes 45 secondes. Photo : Olivier Maynard.

