Des constructeurs éclectiques II

Exposition

Du 14 mars au 11 mai 2008

Commissariat : Lise Guéhénneux et Noëlle Tissier

L’exposition Des constructeurs éclectiques mêle design - objets, mobiliers, recherches, constructions - et œuvres d’artistes - sculptures, dispositifs, vidéos, photographies, dessins, wall painting.

Le choix des œuvres concerne des artistes qui revendiquent une double appartenance à l’art et au design et des designers qui revendiquent une double appartenance au design et à l’architecture.

Des designers qui ont mené des recherches autour de l’œuvre d’art, le langage et les usages, et revendiquent uniquement un travail artistique et cette seule appartenance aujourd’hui. Des artistes qui se sont intéressés aux objets fonctionnels et qui ont eu une production de design à un moment donné. Des œuvres d’artistes qui créent un dialogue critique et esthétique dans ce contexte. Des designers et artistes qui se positionnent « du côté de l’analyse critique du monde, de la poésie et de l’invention ».

Voilà en quelque sorte la teneur de cette exposition qui propose un chassé croisé entre art et design, environnement et architecture par une exploration dans le temps, des années 1920 à des créations très récentes, avec des projets qui seront réalisés ou réactivés pour l’occasion.

À propos des œuvres exposées

Olivier Tourenc, Armoire bateau-école n°3}, 1995, sans titre, 1995. © Copyright Artiste. Oeuvres de la collection du FRAC PACA.

Dans Le Rouge et le Noir, Stendhal prêtait à Saint-Réal cette affirmation selon laquelle "Un roman, c’est un miroir que l’on promène le long d’un chemin". Il se pourrait bien alors que Robert Smithson ou Dan Graham aient lu Stendhal…. De la même manière, certains objets fonctionnent comme des tests d’appréhension du monde, des pièges à expérience ; ils servent de modélisation à des activités humaines avérées en même temps qu’ils tracent clairement la frontière de l’art. C’est le cas de l’armoire bateau qu’Olivier Tourenc conçoit dès le début des années 90. Dans la maison, verticalement, ce sont des armoires, sobres et fonctionnelles ; sur l’eau, à l’horizontale donc, ce sont des bateaux. Dans les deux cas, ils se posent comme des vecteurs de pénétration de la réalité, qu’elle soit pédagogique (sortes d’optimists pour école de voile), sportive (projet de traversée de l’Atlantique, bateau barré par le navigateur Nicolas Komaroff), ou commerciale (transport de fret et de passagers). Le travail ­et le geste- de l’artiste consiste ici à doter ces objets d’un coefficient de réalité le plus fort possible (par exemple obtenir une homologation des Affaires Maritimes ou une licence de transport de passagers). Dans ce sens, les démarches administratives peuvent être lues comme un équivalent contemporain du pinceau et de sa touche, dont l’identique fonction consiste à circonscrire un objet, matériel ou non.

Extrait de "Un Art de vivre" de Jean-Marc Huitorel, in catalogue (non paru à ce jour) de l’exposition Voilà la France, Cueno, Piémont (Italie) 2002.

Palissade - Rémi Uchéda

Rémi Uchéda, Palissade, 2005-2008, installation.

Une nouvelle sculpture agressive
Mordre la poussière, une expression pour désarçonner l’autre, pour lui faire perdre son appui et le projeter au sol. Rémi Uchéda met en place un rapport au maintien, par ces pièces aux crampons, aux surfaces adhérentes. Elles assurent la tenue « de route », permettent le déplacement de l’attitude : d’une forte vitesse au coup de patin qui crisse sur le bitume. L’intervention écrite dans cette sculpture du pneu (à la prunelle de ses yeux) apporte l’humour dans cette conduite sportive qui prévient aux embardées. Ces bandes de roulement comme des croûtes qui se forment et s’endurcissent, maintiennent la souplesse d’une peau de caoutchouc. Cette gomme comme une écorce, point de contact avec l’extérieur et le changement climatique. Ces crampons maintiennent la direction, la vitesse, déploient leurs trajectoires pour stopper la glissade, c’est qu’il s’agit de tenir la route. Le changement de posture d’un corps, ou d’un objet, d’une pensée, (du cercle à la bande droite ondulée, de l’horizontale à la verticale), conserve la même physionomie à travers des allures différentes. L’attitude provoque ce dérapage, cette sortie de route, cette démarche. Le moyeu, la jante étant supprimé, la rotation intervient par la mémoire de forme, provoquant l’ondoiement de cette mise à plat (pneu de vélo). Cette sculpture ondulée froisse le soutien de la colonne de pneus et active le va-et-vient. L’absence de roulement décale l’appui vers l’étirement, vers la traction. Cette palissade bandeaux de verticales vibre parcourue du clac clac, de ce frottement horizontal, d’un cheminement. Ce déplié de forme et de sens modifie l’objet dans sa relation au monde…
Mais comment ça tient ? TEN-DRE

Texte du catalogue affinités , une exposition organisée par le Pavé Dans La Mare à La Saline Royale d’Arc et Senans, septembre 2005.

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Vue de l’exposition « Des constructeurs éclectiques II », Crac Languedoc-Roussillon, Sète, 2008. Florence Doléac, « Ventilator », 2007. Courtesy galerie Dominique Fiat.

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Vue de l’exposition « Des constructeurs éclectiques II », Crac Languedoc-Roussillon, Sète, 2008. Florence Doléac, « Naufragés sur lit de moquette », 2008. Bande sonore : Laurent Siksous. Production Crac Languedoc-Roussillon. Photo : Marc Domage.

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Vue de l’exposition « Des constructeurs éclectiques II », Crac Languedoc-Roussillon, Sète, 2008. Florence Doléac, « Naufragés sur lit de moquette », 2008. Bande sonore : Laurent Siksous. Production Crac Languedoc-Roussillon. Photo : Marc Domage.

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Vue de l’exposition « Des constructeurs éclectiques II », Crac Languedoc-Roussillon, Sète, 2008. Philippe Cazal, « Échantillon 107x107cm-Échantillon 140x140cm, de la peinture à la sculpture et ainsi de suite », 1992-1995. Support : Nicolas Floc’h. Collection FRAC LR, Montpellier. Ron Arad, « Étagère Bookworm », 1994, FNAC (Fonds national d’Art contemporain), Ministère de la Culture et de la Communication, Paris. Et Stéphane Dafflon, « AST 016/004-005 2000 », FNAC, Ministère de la Culture et de la Communication, Paris. Photo : Marc Domage.

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Vue de l’exposition « Des constructeurs éclectiques II », Crac Languedoc-Roussillon, Sète, 2008. Photo : Marc Domage.

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Vue de l’exposition « Des constructeurs éclectiques II », Crac Languedoc-Roussillon, Sète, 2008. Florence Doléac, « Étendoile d’araignée », 2006, courtesy Galerie Jousse. Photo : Marc Domage.

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Vue de l’exposition « Des constructeurs éclectiques II », Crac Languedoc-Roussillon, Sète, 2008. Nicolas Floc’h, « Sol fonctionnel », 2001, 6 bureaux, 12 tables basses, 32 tabourets, 8 grandes étagères et 6 petites étagères. Photo : Marc Domage.

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Vue de l’exposition « Des constructeurs éclectiques II », Crac Languedoc-Roussillon, Sète, 2008. Photo : Marc Domage.

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Vue de l’exposition « Des constructeurs éclectiques II », Crac Languedoc-Roussillon, Sète, 2008. Philippe Mayaux, « Lit pour célibataire », 2005 et « Rose Tonton, Rose Tata », 2001. Photo : Marc Domage.

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Vue de l’exposition « Des constructeurs éclectiques II », Crac Languedoc-Roussillon, Sète, 2008. Johanna Grawunder, « Collection fractal, lampe, F2 », 1999, collection FNAC (Fond national d’Art contemporain), Ministère de la Culture et de la Communication, Paris. Vincent Beaurin, « Creuse », 2006-2007. Simon Starling, « Work Made-ready for Kunsthalle Bern », 1996, collection FRAC LR. Tom Dixon, « Jack », 1996, collection FNAC (Fond national d’Art contemporain) Ministère de la Culture et de la Communication, Paris. Et Hugues Reip, « Boîtes », 1991, collection FRAC LR. Photo : Marc Domage.