(Légende)

Résidences Ateliers & acquisitions du FRAC L-R - Fiona Banner, Joël Bartoloméo, Sadie Benning, Dora Garcia … David Lamelas, Marc Le Bris, Pipilotti Rist, Miwa Yanagi, Claire Dehove.

L’exposition (Légende) présente le travail des artistes qui ont bénéficié d’une résidence à la Villa Saint-Clair à Sète pour Marion Lachaise, Miwa Yanagi, Wendy Jacob, à la Bemis Foundation aux USA pour Sydney Houillier et à Marunuma au Japon pour Marc Le Bris.

Ces artistes ont été invités dans ces différentes résidences avec le concours de la Villa Saint-Clair à Sète. Les travaux de ces cinq artistes sont très différents, pourtant un sentiment persistant affleure en présence des œuvres qu’ils viennent de réaliser. Les contes ancestraux revisités chez Marion Lachaise qui produit là un film intensément onirique, au plus profond de l’éveil paradoxal. L’ombre légère et diffuse de Lewis Caroll, traverse les fauteuils à étreinte de Wendy Jacob, bricoleuse de génie, inspirée par cette universitaire autiste blottie dans sa machine à étreindre les veaux. Les lointaines litanies de très anciens contes indo-européens ou extrêmes orientaux ainsi que les vieilles traditions de villages ruraux qui habitent les œuvres de Marc Le Bris. Ces inquiétantes fictions aux innombrables clones oisifs, pâmés dans nos temples de consommation déserts, mis en abîme par Miwa Yanagi. Cette maison effondrée en un jeu grand format, qui ne saurait s’arrêter que lorsqu’on crie à Sydney Houillier "à table !" … on entend les voix de l’enfant absorbé à reconstruire, qui dit tout haut ses multiples mondes.

Au-delà des formes, ici brutales ou domestiques et d’une esthétique rigoureuse, tout un dédale de livres et d’histoires se révèle le temps de la contemplation. Ce chemin ténu a conduit le choix des œuvres parmi les acquisitions du Fonds Régional d’Art Contemporain Languedoc-Roussillon en 1997. Le film de David Lamelas Reading Labyrinth Borges… ; ceux de Joël Bartoloméo en monologue féminin, Lili nous disant la paternité et, suivi d’une série de vidéo appartenant au FRAC Provence Alpes-Côte d’Azur qui nous offrent une vision plus complète du travail inlassable de Joël Bartoloméo épiant sans cesse nos délires quotidiens la fragile caméra de Sadie Benning, fille de réalisateur de cinéma et manipulant la caméra telle une excroissance - sorte de troisième main avide de voir. L’excitation format clip de Pipilotti Rist rageuse, ravageuse et drôle l’infini monologue de Fiona Banner disant littéralement toutes les images infernales qu’elle voie à la télévision sur le Viêt-Nam la ligne de peurs que l’on suivra, sûr de rencontrer la sienne, dans une grande salle bleue - comme la peur - que Douglas Gordon éclaire de trois ampoules nues ; les rêves écrits que Dora Garcia projette juxtaposés à nos réalités crues… Claire Dehove investit la rue, et affiche nos mots. Il ne s’agit plus de légendes, mais comme le griffonne le typographe sous l’image à imprimer de (Légende) à venir.