Artistes

Exposition thématique : Post-Diplômes del'École des Beaux-Arts de Marseille - 20/04/2001 au 11/06/2001

Bérengère de Tarlé
Né(e) en 1972
à Sydney, Australie
Vit à Paris
Bérengère de Tarlé travaille le son. Elle pose ses micros dans un métro, une rue, une église, au bord d'une fenêtre, comme un cinéaste enregistre des kilomètres de rushes pour ensuite décanter, monter, distordre, bref, choisir. Après des heures d'enregistrements, elle nous laisse ici 26 mn de bande. Bérengère de Tarlé aurait pu choisir de nous faire écouter ces prélèvements sonores dans un casque fiché au mur. L'idéal eût été une chambre acoustique tellement les sons y sont infimement cisellés. Las, le casque est une contrainte qui pourrait nuire à la déambulation, la chambre est un écrin trop précieux. Dans l'espace public d'un Centre d'art, une architecture en forme de pavillon, au coeur du centre, inflige au visiteur l'exercice d'une attention soutenue d'autant que les sons parasites y sont ici légion. Comme d'autres artistes attisent la rétine, elle sollicite le marteau et l'enclume.
Difficile d'écouter l'ambiance sonore amphatique d'une grande nef percée d'une voix fine et si discrète qui dit son péché d'égoïsme. Loin, ce timbre affirmé qui pérore à la chaire, ce raclement de gorge, ces pas qui usent le pavé, ce tintement de chaînes ou encore ce battement d'ailes d'une colombe domestiquée.
L'architecture sonore installée par Bérengère de Tarlé est ici à l'opposé des présentations voisines qui bien sûr affirment leur présence. Elle est en contrepoint du paysage visible et audible et l'on pourrait passer sans entendre ces litanies qui pourtant envahissent toutes les fréquences. Passée cette impression minimale, la concentration requise aide à capter les paroles du secret, l'abîme sonore des confessions.